Un jour de pluie

Il parait qu'il y avait grève il y a deux jours. Ici, je n'ai rien vu, ni manifestation, ni pancarte. Pourtant on le savait, on espérait une mobilisation, un esprit solidaire visible pouvant générer des changements, une réflexion, des mesures.

Ceux travaillants dans les administrations, ceux des écoles on pu faire grève mais pour les autres ce n'etait pas possible. Trop risque. Les jobs sont durs a trouver même pas payes on ne peut se permettre de les perdre et bien qu'en théorie ce n'est pas un motif de licenciement, personne n'a risque sa place.

Alors pour se venger de cette non participation massive (car au final, il n'y a que les habitants des grandes villes qui sont vraiment descendus dans les rues), il y a eu une tempête ( nous avons été beaucoup a être prive d'electricite pendant la soiree) et les gens qui bossaient n'avaient pas le coeur a ça, donc ils ont glande au boulot par solidarité silencieuse, improuvable, ils ont fait ce qu'ils ont pu même si c'etait pas très efficace.

Le truc, c'est qu'ici, personne ne croit vraiment a un avenir meilleur, l'impression de s'enfoncer dans un trou béant sans possibilité de s'en sortir. Les discussions ne tournent qu'autour de ce quotidien trop dur mais personne n'est capable de trouver des solutions. Le pays s'enlisent sous le regard de chacun, nous participons a ce marasme par absence de moyens, techniques, cognitifs. Il faudrait une poigne de fer pour relever le pays, des mesures strictes et efficaces mais les gens souffrent tellement que chaque mesure supplémentaire ne ferait que gangrener la blessure déjà béante.

Le salaire moyen est de 800euros et peu importe le niveau d'etude ou l'experience professionnelle (il n'y a pas de salaire minimum ni d'aide sociale) et comme c'est dur, les entreprises négocient encore plus le salaire en chargeant un max sur les responsabilités. Si t'as un job tant mieux, si non tu crèves ou tu te barres. Assez simple comme philosophie.

Heureusement que les espagnols sont solidaires et s'entraident énormément. Souvent ce sont les grands parents qui remplissent le frigo des familles quant ils ne les accueillent pas chez eux puisque ces derniers ont perdu leur maison. Ceux qui n'ont pas de soutien...c'est le systeme D, le troc et souvent le départ dans un autre pays, plus aidant.

Triste année, heureusement qu'il reste la paella, la sangria, les castañas et la salsa!!!