Juste des images.

Les images montrées, les informations relatées témoignent d'un monde étrange. Parfois, juste en changeant de chaîne, on change d'ambiance. C'est plus facile de ne pas voir, de ne pas savoir.

Ces choses qui me touchent se passent bien loin de chez moi, de ma routine; elles ne m'atteignent que par ce que je souhaite les regarder, les entendre. Mais il serait si simple de ne pas s'informer. Il me suffirait juste de ne pas allumer ma télévision, de ne pas ouvrir les mails..ainsi je ne saurais pas. L'ignorance de ce qui se passe si loin de moi ferait il de moi une ignorante, une insensible..ce serait juste de la protection et encore cela se passe si loin que l'ecran lui-meme me sécurise. Quand les problèmes sont pour les autres, cela reste juste de l'information.

Les inondations, nous en avons vécu ici en 2008. L'eau qui rentre de partout, les maisons insalubres, une ville déserte a laquelle nous ne pouvons plus accéder, des gens perdus qui errent sur les trottoirs vêtus en guenilles, le regard désabusé. Mais quand on n'a pas connu, on ne peut pas savoir ce que cela fait de vivre dans cette humidité qui vous ronge les os, avec la peur au ventre que  les nuages ne reviennent, que la pluie tombe.

Les journalistes sont venus dans notre ville, ont fait des reportages, des interview, ils ont montre la détresse et l'angoisse...mais pour qui faire, au nom de quoi viennent ils filmes des intérieurs pourris, des ecopages en urgence, des débordements de rios, des familles sans ressouces. Tout cela pour alimenter l'information ou pour rassurer ceux qui bien au chaud sous leur couverture, regardent des personnes en plein marasme. Leur faisant oublier le temps d'un instant les difficultés qu'eux même doivent vivre.

Le malheur comme le bonheur, cela ne se partage pas. D'ailleur, ces journalistes, nous ne les avons plus jamais revus depuis. Ils continuent de parler de la crise dans notre pays, vehiculent des images qui appuient leur discours, qui vont dans le sens qu'il désirent ou qu'on leur impose. Il y a peu d'objectivite. 

Allez, je zappe.