Derriere les portes.

Cela fait 5 mois maintenant que je travaille au Centre a mi-temps, que je m'occupe de résidents ou de personnes en post opératoires, 5 mois que je vois se construire de nouveaux bâtiments sans comprendre vraiment ce que l'on va en faire puisque le Centre est suffisamment grand pour une ville comme la mienne. Il y a des appartements, des chambres mais aussi les patients de jour,donc pour moi, pas besoin d'autres lits. Sauf que ce n'est pas une résidence gériatrique qui se construit mais une résidence psychiatrique.

Et, la c'est une autre histoire, des autres règles et surtout d'autres compétences. Nous serons peu nombreuses a travailler dans les deux zones, et celles qui iront seront sélectionnées avec soin tant l'enjeu est complexe et les responsabilités, lourdes de conséquences.

J'ai eu mon entretien ce matin avec un psychiatre et d'autres coordinateurs de la maison mère (que c'est complique cette hiérarchie) ainsi que les dirigeants. Une discussion sur les motivations, les attentes mais aussi et surtout sur ma fiabilité a assurer mes fonctions a plein temps dans ce type de service.  Car, ce service sera pour les jeunes adultes atteints de troubles mentaux ou/et physiques qui pour certains ont déjà commis des exactions. Je n'ai pas encore donne ma réponse.

Dans mes différentes formations, il arrive d'avoir un patient avec des troubles mentaux mais la, il s'agit d'un service entier, je ne sais pas trop ce a quoi je dois m'attendre, ce que je vais devoir faire, c'est un peu le flou dans ma tête. Au centre, certains sont atteints de démence, de schizophrénie ou autres mais ce sont des personnes âgées, facilement contrôlables. Ce ne sera pas le cas d'un homme ou d'une femme de 25 ans en pleine possession de ses forces.

Les règles de sécurité seront drastiques (je comprends mieux les portes a code, verrouillées, les barreaux...), il y aura des vigiles mais aussi des hommes de manutention présents en cas de débordement. Je ne sais pas ou sont ces jeunes en ce moment, si ils sont pris en charge mais je pressens des cas lourds et peu engageants.

Je m'interroge non sur mes capacités physiques, non sur mes compétences (puisque si j'accepte je suivrais une formation appropriée) mais plutôt sur ma force mentale, arriverais-je a me blinder suffisamment pour que ma vie privée n'en pâtisse pas?

C'est aussi une opportunité, un challenge qui ne se représentera peut être plus, même si j'ai dans la tête les accidents mortels et atroces qui se sont passes en France dans ce genre d'etablissement. Mais ou que l'on soit, ou que l'on travaille, le danger est toujours presents, non?