Les devoirs.
L'angoisse de l'agenda. La première question que je pose aux gnomes a la sortie de l'ecole: "Vous avez beaucoup de devoir? Et en quoi". Suivant la reponse, je stresse, je souffle ou j'accelere sur la route pour ne pas perdre de temps. Le pire, c'est devoirs plus examen, je frôle l'attaque.
Le goûter a peine englouti, pas le temps de se reposer que me voila déjà dans leur cartable déterrant le fameux cahier de texte, entre l'eau qui a coule de la gourde et leur collection de bouchons (je ne vois pas l'interet de leur acheter des jouets pour les voir jouer avec des bouchons ramasses dans toutes les poubelles de l'ecole). Je scrute, j'interprete les notes ecrites a la va vite, je sors les livres et les crayons. Les gnomes n'ont pas le temps de souffler, le temps est compte, j'obtimise. Les voila assis devant leur livres, a eux de jouer.
Je suis entre les deux, attendant les résultats, les premiers écrits, maudissant les clients qui ont le malheur de me déranger pendant ce moment si précieux, si intense.
Mais les gnomes sont fatigues ce soir. Leur yeux sont rouges, je les ai envoyé a la piscine. Ils en reviennent épuisés mais qu'importe, il faut continuer, la tache est ardue, c'est loin d'etre fini. Je stresse moi aussi que la tache ne soit pas accomplie, mes mains sont moites, je bous d'impatience d'en avoir fini. Eux aussi.
La Chouine est une bourrineuse, depuis petite elle a l'habitude de plier le dos sous des montagnes d'ecriture, d'addition, de soustraction, de melanger les langues, d'apprendre encore et encore. Elle ne se plaint jamais.
Le Caid est en rébellion. Il a des facultés d'aprentissage et le sait. Refuse systématiquement d'en faire plus, ménage ses neurones, je me bats au quotidien pour faire rentrer des savoirs que sa tête ne juge pas nécessaire.
Aujourd'hui, il est trop tard, nous n'aurons pas fini. Demain matin, après leur chocolat ils se rassieront a leur table finir leur devoirs. Je ne me rappelle pas d'avoir autant travaillee, petite, je ne me souviens pas non plus que ma mère s'occupait de moi, la mémoire est selective. Pour moi, c'est important d'accompagner mes enfants dans leur scolarité, dans leur activités. Je ne me vois pas faire autrement même si parfois, comme ce soir, j'aurai aime leur dire que ce n'etait pas grave, qu'il y a plus important, que demain est un nouveau jour et que leur maitresses ne les fustigera pas si ils ne sont pas finis (du moins j'espere). Je n'en ai rien fait. Je suis une mère despote, une mère obsessive de la reussite, j'aimerai pourtant etre autrement. Parfois.