Un peu de moi partout.

Une maison, deux travails, un ordinateur et une tablette portable avec un Rital, deux gnomes, deux gros, quatre chats, quatre poissons rouges. 

Ma vie se résume a cela. Jongler chaque jour avec tout, sans rien délaisser, sans rien oublier. Avoir conscience en permanence des besoins de tout et de tous . Se sentir a sa place dans chacun des endroits, assurer ses devoirs en étant soi et celle que les autres attendent que vous soyez.

Le matin, j'ai ma blouse blanche et mes chaussures orange, peu de maquillage, les cheveux attaches. Je réponds aux obligations thérapeutiques, soigne et apaise, fustige ou motive c'est selon les patients mais toujours avec un sourire qui ne me quitte jamais. Je sais que la est ma place. Dans cet univers médicamenteux et réglementé, je suis la ou j'ai toujours voulu être, je me sens utile et bienfaitrice.

Les après-midi, en talon et maquillée, je traîne mes gnomes, les devoirs, le goûter et le dîner dans mes sacs. Ma Boutique, c'est ma seconde maison, mon lieu de rêverie et tout m'est possible. C'est a moi, je l'ai pense, je l'ai crée, développé et j'en suis très fière. Les gnomes ont leur pièce a part ou ils peuvent travailler, jouer et surtout rester a mes cotes, ce qui facilite les choses pour les accompagner au sport. Tous les jours, je mesure ma chance d'être autonome dans mon travail.

Deux mondes très différents ou ceux du matin et de l'apres midi ont peu de chance de se côtoyer un jour. Mais cela arrive, la brèche est ouverte. Il faut couper court, expliquer que je ne veux pas que cela se sache, conserver cet anonymat qui me protège moi mais aussi les enfants.

Rares sont ceux qui font le lien entre les deux tant les distances sont grandes entre ces deux activités. Mais lorsque ma directrice m'a demande ce matin de lui fournir un fournisseur pour acheter mes huiles de massage, parce que moi, je devais savoir, je me suis sentie toute bête, prise en flagrant délit. J'ai rougi bêtement, je ne pensais pas qu'elle savait et elle n'avait pas l'air d'être mal a l'aise. Moi si.

Mes deux parties de la journée sont trop distinctes pour être rapprochées, il y a des choses que l'on ne mélange pas, c'est comme en cuisine je ne suis pas adepte du sucre/sale. J'ai répondu évasivement, une phrase bateau qui ne l'a pas convaincu mais qui a eu le mérite de clore l'entretien. Pour combien de temps?