Incidents de parcours

Il faut être honnête envers soi-même, je me rends bien compte que mes attitudes vis a vis de mes amies sont particulières, complexes et  au premier regard pathologiques.

Ma première meilleure amie je l'ai rencontre a la porte du collège le premier jour de la rentrée. Elle et moi étions en robe a smoques, petites chaussures vernis et barrettes dans les cheveux assorties alors qu'autour de nous, ils étaient tous en jean, basket. Ce fut un signe de ralliement, de plus nos mères respectives ont commence a discuter nous donnant l'aval pour entretenir une relation amicale. Je l'admirais énormément tout d'abord pour son intelligence, sa culture, nous parlions de Baudelaire et de Victor Hugo sur les banc du parc Monceau puis pour sa famille. Elle était née en Inde ainsi que ses 2 soeurs et son frère, son père voyageait beaucoup et nous racontait les odeurs, les gens, les cultures des pays. C'était une amitié très cliché, très rétro qui convenait bien a tout le monde.

Mais en 4ime, elle a troque ses smoques pour un jean troue et des tiags pour l'amour d'un minable de 3ime. Sur le vestimentaire je n'ai pas pu suivre en revanche sur tout le reste je la dépassais. Donc nos mères nous ont interdit de nous fréquenter faisant retomber la responsabilité de cette rébellion sur l'autre. Nous avons cesse tout contact mais elle reste encore pour moi un échec amicale. Lorsque je la croisais dans les couloirs nous évitions de nous regarder. Elle disait a qui voulait l'entendre que je l'etouffais, je n'ai pas compris sur le moment et j'en ai beaucoup souffert. Maintenant, je vois ce qu'elle voulait dire.

Je l'ai toujours pense leader de notre amitie, je la voyais plus forte que moi, plus déterminée, plus douée mais c'etait le contraire qu'elle ressentait. Autant moi, je n'en souffrais pas, autant elle si.Pour s'epanoir, elle se devait d'etre seule. J'espere qu'elle a reussi.

Je ne l'ai jamais revue.

Ma seconde meilleure amie est venue au changement d'etablissement (puisque j'avais ete vire du premier). Des premières années de lycée jusqu'a notre entree dans la vie active, nous avons partage de nombreuses expériences plus ou moins douteuses, des vacances démentielles, jamais de dispute ni de conflit. C'etait une amitié basée sur le plaisir, nous sortions beaucoup, elle m'a appris a m'habiller (ma mère n'a jamais souhaite que m'enlaidir), a parler en public, a charmer, a séduire, nous avons participe a de fabuleuses fêtes et danser sur toutes les tables des boites de nuits. A son contact, je me suis féminisée, adoucie mais jamais livrée. Je m'appercois qu'en fait elle ne savait rien de ma vie ni de mon vécu. Je pense que cela me convenait ainsi, elle m'a montrée comment me parer d'apparences et a fait de moi une experte en dissimulation.

Lorsque le Rital est rentre dans ma vie et que je lui ai dit que ce serait lui le père de mes enfants, elle n'a pas tique mais a compris que nous n'etions plus en phase. Elle n'avait pas de mec fixe, etait très ambitieuse et commençait juste a prendre son envol familial, il n'etait pas question pour elle de s'installer avec un homme, elle avait l'intention de profiter de son indépendance financière toute récente. Nous ne nous sommes plus revues physiquement. Elle a appris que j'attendais le Caid et a été mécontente que je ne lui ai rien dit. Mais cela faisait des mois qu'elle n'etait plus dans ma vie ni moi, dans la sienne. Nos chemins se sont définitivement séparés sur un texto merdique. Je sais qu'elle a eu un enfant depuis(merci Facebook) mais rien de plus. Je lui souhaite le meilleur.

La Suedoise est rentree au moment ou elle sortait. Avec elle j'ai connu les maternites, les allaitements, les couches et la collection complete des DVD de Dysney, les promenades en poussetes. Mais la encore je me rends compte qu'elle ne sait rien et que probablement, vous lecteurs en savez plus qu'elle sur mon passe et mon present. Je ne m'ouvre plus, ne me livre plus. J'ai tendance a vivre le moment present mais il n'y a pas vraiment d'attachement. Bien sur nous partageons nos rires, nos passions et aussi nos problemes pafrois mais ce sont des moments d'amitie, rien de continu, d'irremplacable, de sacre. Je dois etre trop exigente mais cela ne me suffit plus.

En ecrivant ces lignes je me rends compte qu'a chaque periode de ma vie une nouvelle amitie est venue et que celle d'avant est partie definitivement, irremediablement. Je dois probablement etre a un tournant de ma vie.