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Chimeres et Tourbillons
4 mars 2013

Un depart si doux

l'oiseau bleuLa nuit dernière, j'etais de garde au centre. Je n'aime pas les gardes de nuit, en plus il pleuvait.

Les couloirs d'ordinaire emplis de bruit, de rires, de mots, de froissements de blouses sont vides, froids. Il n'y a personne sauf 2 auxiliaires qui veillent sur une centaine de résidents. Nous faisons nos rondes, remettons au lit ceux qui ne veulent pas dormir, apaisons les angoisses a coup de verveine et de mots doux, raccompagnons a leur chambre les marcheurs infatigables. Bref, nous ne dormons pas, nous veillons.

Il n'y a pas de mots, pas de phrases juste des regards.

Je suis allée la voir plusieurs fois, ma petite mamie centenaire, elle respirait bien. Je l'ai change de positions plusieurs fois dans la nuit, je lui parlais doucement, elle me souriait.

Au petit matin, son âme est partie paisiblement, sans douleur, sans préavis, me laissant désemparée devant ce lit. Je suis restée un long moment devant elle. Pourtant, cette fois ci j'avais compris que c'etait fini.

 

oiseaux volJ'ai appelé mes collègues, nous avons repris nos automatismes, appelées qui de droit, fait le nécessaire. C'est en quittant le centre au petit matin que je me suis écroulée. Même si on sait que cela doit arriver, que cela arrive, c'est toujours un choc, une incompréhension plane, une sorte de surprise naïve.

Il faut faire la part des choses, reprendre le cours de sa vie mais malgré tout. Combien d'ames sillonnent encore les couloirs du Centre la nuit, viennent nous rendre visite lorsque les salles se sont vidées, que l'obscurite a emplie tous les lieux.

Décidément, je ne me ferai jamais aux gardes la nuit.

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