Un reel plaisir

Rien qu'a voir sa tête en sortant dans la cour, je sais qu'il y a un problème. Ce n'est pas l'instinct maternel, c'est juste l'habitude des emmerdes. Le Caid me rejoint, tête baissée, ventre a terre et me tend son agenda.

Cela faisait un bail que je ne l'avais pas revu celui la. Ce n'est pas faute d'avoir demande qu'il me l'apporte, j'avais fait pour ainsi dire mon deuil de ce cahier qui pour le Caid n'a pas la moindre importance (note pour la rentrée prochaine: refuser catégoriquement d'en acheter un) vu qu'il n'y note ni ces devoirs, ni ses notes. 

Mais aujourd'hui je l'ai entre les mains et je pressens que ce qui a a l'interieur ne va pas me plaire etant donne qu'il ne sert que de cahier de liaison entre sa maîtresse principale et moi (enfin, je devrais dire nous mais en ce qui concerne l'educacion de gnomes je suis incontestablement seule).

Bingo, un mot en rouge (pourquoi elle m'ecrit toujours en rouge reste un mystère). Sauf que cette fois ci, le Caid augmente d'un cran dans l'echelle de l'indiscipline et frise l'expulsion. Je suis aux anges, nous sommes convoques vendredi midi pour en parler.

Sauf que la, moi, j'en ai marre, je sature complètement face aux bêtises de mon gnome, je n'arrive plus a gérer, je ne le comprends plus. Je punis, crie, explique, commente, rien n'y fait il recommence, continue, surenchère. Alors, je passe la main, c'est le Rital qui va s'y coller. Il n'a pas le choix, moi, je démissionne, en plus je travaille a cette heure (ce qui m'arrange ostensiblement).

Il va voir comment c'est agréable ces réunions en tête a tête, ou t'en prends plein la g----- et tu ressors comme une vielle chaussette sortie de l'essoreuse. Cela fait plus de 3 ans que le Caid outrepasse les limites, que son comportement déraille (cette année pour apaiser le tout, ces notes chutent) et que du même coup, j'additionne les entretiens, essaie de trouver des solutions. J'ai pourtant l'impression que je suis la seule a me battre, a m'investir, a vouloir que cela change. 

Mais rien ne change. Et le constat est eloquent: c'est de pire en pire, je n'arrive plus a maîtriser la chute.

L'ecole, c'est obligatoire, il ne peut pas y couper mais comment le faire tenir jusque la? Ce soir, je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais plus rien.