Ce bois pourri qui nous sert de charpente.

En ce moment, mon bateau coule, un petit trou de rien du tout qui est devenu béant avec le temps, c'est ma faute, j'aurai du le réparer. Sauf que j'ai confie la réparation a quelqu'un d'autre ou alors aurai-je aime que ce quelqu'un d'autre devine et s'en occupe...je ne sais plus, c'est trop loin et cela aurait-il vraiment suffi  pour colmater la brèche, j'en doute. De toute manière, il est trop tard pour penser a le réparer, maintenant il prends l'eau. Au début, c'etait juste un tout petit filet que je parvenais a écoper sans souci, aujourd'hui je suis envahi de tous cotes sans pouvoir y faire face, une seule solution...abandonner le navire.

Pourtant, je l'aimais ce bateau, nous avions fait tant de route ensemble, traverser de mers d'huile, des tempêtes mais découverts aussi de fantastiques paysages et partages tant d'aventures mais vient un temps ou il n'y a plus de choix, il faut se rendre a l'evidence, je suis au pied du mur...ensemble, sautons, fuyons..

.....trouvons un nouveau bateau, tout neuf, plus solide, plus colore avec lequel nous entretiendrons les mêmes liens solides et fusionnels qu'avec le précèdent. Larguons les amarres vers de nouveaux horizons, soyons confiants, soyons fous, faisons nos valises et repartons.

Mais est ce bien raisonnable...nous avons vieilli, change, nos dos sont douloureux et le confort indispensable a nos rhumatismes, il est bien fini le temps des têtes brûlées, des doigts d'honneur, des phrases emportées. Aujourd'hui, c'est dans le rationnel que nous vivons un oeil sur nos comptes retraites et l'autre sur le porte monnaie. Que sommes nous devenus? 

Pourtant, nous ne nous sommes pas vus vieillir pensants être restes les mêmes dans nos têtes et dans nos corps il a fallu que cette petite brèche refasse surface pour comprendre l'etendue du changement, radical, doux et sans esclandre. Mais ou est passe mon hysterie, ou est donc ton emportement, ta force de travail, ta puissance de persuasion.... il ne reste que des cendres de ces feux de joie passes que l'on racontera aux enfants lors de dîners bien arroses avant d'aller vomir ce vin qui ne nous rend plus gai, nettoyer cette aigreur qui a pris place en laissant s'ecouler dans des spasmes saccades tout ce qui reste de vie a ce corps lethargique.