Douloureux moments

Ce blog, c'est un peu "vivez ma vie et mes emmerdes", car, il faut bien se rendre a l'evidence qu'a partir d'un certain âge, c'est bien souvent les emmerdes qui priment sur le reste. Il n'y a pas un jour ou je suis tranquille si bien que des le lever je me demande ce qu'il va me tomber dessus aujourd'hui.

Il y a des trucs chiants (comme pas d'eau, pas d'electricite), des trucs marrants après coup ( le Caid et ses débordements), des problèmes normaux et attendus (les jobs et leur déboires) mais le pire, ce sont ceux que l'on attend pas, que l'on ne prévoit pas et qu'il faut gérer vite.

Hier, pas de boulot car l'Espagne etait en jour férié et hasard du calendrier, je n'etais pas de garde au Centre. Donc, libre en theorie de faire ce que je veux de ma journée. Le matin, rien. Le Rital, la descendance et moi-même sommes allés nous promener sur les plages, tout s'est bien passe. Ouf. S'en est suivi un déjeuner au restaurant, délicieuse paella, vin qui vous grise sans vous faire regretter d'avoir fini la bouteille. Surprenant. J'etais sur mon nuage, les gnomes ont ete adorables, il faisait beau et chaud, je me sentais presque détendue. 

La douche froide est venue en rentrant a la maison. En prenant ma rue, je vois au fond mes deux énormes chiens en balade eux aussi suivi de près par une horde hurlante de femelles bipèdes armées de bâtons, de balais. A peine le portail ouvert, ils se sont engouffrés dans le jardin nous laissant le soin de gérer leur escorte haletante. Elles m'expliquent, tremblantes et hystériques que mes chiens s'echappent de la maison, font peur a toute la residence, que personne n'ose plus aller se promener a pied de crainte de les croiser. Je parle, tempère, parlemente mais au fond de moi même je ne décolère pas. Je les comprends.

Mes chiens font parti d'une race dite "dangereuse", j'ai du passer des test pour les avoir, je dois les assurer mais l'assurance ne marche pas pour les dommages qu'ils sont susceptibles de causer en dehors de la maison. Ce pourquoi, j'ai fait construire des clôtures que même un cheval de compétition ne pourrait sauter, sauf que voila, le gros a appris a ouvrir le portail. Il passe une patte, la truffe, le cou et le reste suit, la blanche derrière lui. Des qu'ils n'entendent plus les vrombissements de nos moteurs, ils s'echappent, et ce depuis des semaines.

Force explication, hurlements, elles me somment de faire quelque chose dans le cas contraire, elles me dénoncent. Je comprends, j'acquiesse. Quelques dizaines de minutes plus tard, je m'effondre. En fait, il n'y a rien a faire, j'ai déjà tout fait :les clôtures, les promenades longues et harassantes, les punitions, les câlins, l'education..je ne vois plus de solutions. Pourtant je n'ai que jusqu'a demain pour trouver.

Sur ces entre faits, une amie m'appelle (elle a la même race que moi), je lui raconte et la elle me dit qu'elle a un ami qui vient de perdre sa chienne et qu'il en cherche une autre, c'est une famille sérieuse, aimante et disponible qui vit dans la campagne. Le rendez vous est pris. Je dois me séparer de la blanche, le gros est très malade, il restera avec moi, attache si il le faut mais avec moi. La blanche, elle est toute jeune et ne mérite pas d'etre récupérée par la fourrière, j'en connais les conséquences pour l'avoir vécu par amie interposée.

L'homme vient donc ce matin a la première heure la voir. Douloureux moments mais je le laisse faire, c'est pour son bien a elle, pour la protéger des autres. Je me convins que c'est la bonne solution,.Elle monte dans la fourgonnette, la porte se ferme derrière elle. Elle ne m'appartient plus.

Les gnomes accoudes a la rambarde regarde la voiture s'en aller. Je n'ai pas de mot, pas de phrase. Je remonte a la maison, j'embrasse mes enfants, j'attache le gros, je me cloisonne dans ma salle de bains.

A cause d'elles, j'ai donne ma chienne, j'ai ampute ma famille.