Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chimeres et Tourbillons
18 juin 2012

Face a soi.

altea et vue de merVendredi, je commençais donc ma première journée de remplacement dans un centre de seniors. C'est la première fois que je travaille en gériatrie. Durant mes études (a l'epoque ou l'on pouvait encore choisir dans quel hôpital et quel service on voulait travailler), je choisissais plutôt les urgences, les rééducations pre et post operatoires, la pneumologie mais surtout les enfants. Lorsque je me suis installée dans mon propre cabinet, ce sont les rééducations périnéales qui occupaient la majeure partie de mon temps de travail et les week end les urgences de bronchiolites.

Je n'ai finalement que peu côtoyé le troisième âge ou si mais avec d'autres patients plus jeunes, plus mobiles. Les personnes âgées cumulent un nombre important de pathologies diverses autant motrices, mentales que respiratoires ou la finalité pour nous, thérapeutes est de sauvegarder au maximum l'autonomie et de soulager autant que possible leur douleur, leur besoin d'affection.

J'aime travailler dans des centres, il y a toujours beaucoup de mouvements, d'entraide entre les soignants. La ou cela m'a fait un choc est que j'avais oublie, ou peu vu la solitude, l'ennui, la douleur difficile a soulager des patients. Plus jeune, cela ne me marquait pas. Des que je passais la porte de sortie, je revenais dans mon monde facilement. J'arrivais a faire la part des choses, cela ne m'attagnait pas. 

Mais en revenant dans ma maison apres avoir passe seulement une matinee la bas, je me suis sentie videe. La majorite des residents venaient ici en vacances, ils y avaient achete une residence secondaire et y ont passe une partie de leur retaite jusqu'au jour ou cela n'a plu ete possible de vivre seul.

Beaucoup se sont places eux même, c'est un choix et non une absence de choix. Suite au décès de leur conjoint, une opération ou une maladie ils ont décidé un jour que ce n'etait plus possible de s'assumer. Alors ils ont fait leur valise avec juste le minimum, ont laisse derriere eux le superflu, les souvenirs et sont partis vivre dans une chambre de 20metre carre. 

J'imagine que les débuts ont du être douloureux et que l'adaptation a pris du temps. Ils ont accepte de vieillir, de renoncer a leur liberté de mouvement, de supporter les horaires imposes. C'est cette réalité qui m'a fait mal. Je me suis demande si moi-aussi, plus tard j'allais devoir intégrer ce type de structure.

Dans quelques années ce sera peut être moi qui exécuterait les mouvements de gymnastiques de mon fauteuil roulant sur du Beethoven. Qui sait?

Jeune, je ne m'identifiais pas a mes patients, même ceux qui avaient eu des accidents de moto, même les enfants (j'ai travaille a Necker). Autrement je n'aurais pas eu d'enfants, je n'aurais pas fait de moto.  Prendre la souffrance des autres pour sienne est dangereux. Car d'une part, on ne sait vraiment que ce qu'ils ressentent qu'en l'ayant vécu soi même et d'autre part cette identification paralyse et empêche d'etre réellement efficace dans ses traitements.

J'espere retrouver mes réflexes d'avant, de trouver une distance raisonnable entre eux et moi tout en arrivant a répondre a leur demande, leur besoin d'ecoute et de réconfort. Le fait d'avoir été aussi longtemps éloignée des structures hospitalières ne joue pas en ma faveur, j'avais oublie les odeurs, les cris, les insultes des patients déments...finalement, je suis contente de travailler a la Boutique les après-midi. C'est un bon équilibre. Fatiguant mais nécessaire.

Les mardi et mercredi, j'ai piscine, je sens par avance que cela va etre un grand moment!

Publicité
Publicité
Commentaires
Chimeres et Tourbillons
Publicité
Archives
Chimeres et Tourbillons
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 18 765
Publicité