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Chimeres et Tourbillons
17 mai 2013

Il revait d'etre comme son pere.

va pleuvoir.......".-" Pedro, tu ne peux pas partir seul, attends ta soeur. Mets ton manteau, il fait froid ce matin. Attends Pedro, attends"

-"Non, maman, je suis grand maintenant, j'ai treize ans. L'ecole n'est pas loin, je veux y aller seul, tous mes amis y vont seuls"

Comment lui expliquer que lui est diffèrent des autres, qu'il ne peut pas, qu'il ne vaut mieux pas. Déjà avec sa soeur ce n'est pas sur, mieux mais pas sur, comment lui dire...

-"Attends Pedro, attends.." Mais la voix de Angelita se perdit dans le couloir sombre, sans lumière. Son coeur se serra, si son père savait qu'il était parti seul il se mettrait en colère alors elle cria:"Carmencita, dépêche toi, ton frère est parti, il faut le rattraper".

Pedro courrait dans la rue déserte, heureux de cette liberté tout fraîche, le vent dans ses cheveux lui donnait envie de voler. De loin, il vit son groupe d'amis devant les grilles, ils parlaient, riaient mais aussi 3 hommes qu'il ne connaissait pas. Quelques enjambées plus tard il se mêla au groupe, fier d'avoir tenu tête a sa mère, il avait réussi maintenant il pourrait aller a l'ecole, il avait prouve qu'il pouvait le faire.

Les discussions allaient bon train, les examens a venir, les excursions programmées, un brouhaha de mots, de rires, de mains qui tapent dans le dos quand les hommes s'approcherent du groupe:

- " Quel est celui qui s'appelle Pedro Ramirez?" Les hommes étaient jeunes, en jean, souriants. Les regards se tournèrent vers Pedro, qui se sentant presque oblige, sorti du lot et fit un pas en avant. Les hommes le scrutèrent des pieds a la tête et ajoutèrent: "Viens avec nous, ton père veut te voir."

Alors Pedro eut peur, il se dit que sa mère avait du appeler son père, qu'il était furieux, c'est pour ça que les hommes étaient la. Il avait déjà mal au ventre en pensant a la punition qu'il allait avoir. Il ne dit rien, baissa la tête et suivi les hommes dans la voiture qui démarra en trombe a peine les portes fermées.

Derrière lui, les discussions avaient repris leur cours, il devinait aisément qu'il était devenu leur sujet principal. La voiture roulait vite dans les petites rues escarpées, mais pourquoi prenait elle la direction des plateaux?

Quelques kilomètres plus loin, au milieu de nulle part, la voiture s'arreta, on lui demanda de descendre. Un des hommes le prit par le col et le força a se mettre a genoux. Sans qu'il ait eu le temps de réfléchir, une balle lui traversa la tête, il s'ecroula sur le sol caillouteux et froid.."

Il s'arreta de parler, le regard lointain. Pourquoi me disait-il cela aujourd'hui alors que cela faisait plus d'un an que je le cotoyais quotidiennement? J'avais juste pose une question toute bête, toute simple, j'avais demande combien il avait d'enfants, je ne savais pas, je ne pouvais soupçonner un tel drame. Je le fixais, je savais que ce n'était pas fini. Après un long silence, il continua:

-"Tu comprends, ils ne pouvaient plus me laisser mes armes après ça, je les aurai tuer, en plus je savais ou ils étaient, j'aurai pu y aller, cela n'aurait pas été complique. Ils ne pouvaient pas m'atteindre moi, alors ils ont pris mon fils. Cela aurait pu être pire, ils auraient pu me prendre ma fille aussi, ils m'avaient téléphoné quelques jours avant. Je l'avais dit a ma femme qu'il fallait être prudent, mais aux enfants, on ne pouvait pas leur dire.

Alors ils m'ont pris mes armes, je ne pouvais plus rien faire. Ils m'ont emmené je ne sais ou, dans un centre de repos, je devenais fou. On m'a donne des médicaments pour ne plus avoir mal....de la foutaise, la douleur je l'ai encore maintenant....la haine aussi d'ailleurs." Il regarda ses mains pleines d'artrites, semblant chercher vainement dans les plis de ses paumes le chemin de l'acceptation.

"- Mais il fallait bien que je revienne, il y avait ma femme, ma fille, ma tombe. Le président a dit qu'il allait tout mettre en place pour punir les responsables. Nada, nada, de toute manière je ne l'ai pas cru et cela n'allait pas me rendre mon petit.

Après, ils m'ont mute ailleurs, loin très loin des montagnes escarpées, des hauts plateaux, du vent glacial. Nous avons essaye de continuer a vivre. Mais pour Angelita ce n'était pas possible, les gens lui rappelaient sans cesse ce qu'elle avait vécu, ils parlaient derrière son dos, elle était "la mère qui a perdu son fils, exécuté par l' ETA". C'était dur pour elle, elle gardait le front haut en dehors mais en dedans c'était vide. Pourtant elle nous aimait et moi, je l'adorait, c'était mon ange, ma grâce. Quand Dieu l'a rappelé a Lui, cela faisait des années qu'elle n'était déjà plus avec nous."

Il se leva du banc ou nous étions assis, reprit son deambulateur. Ses mains tremblaient. Le ciel s'etait assombri, le soleil avait disparu du parc ou nous nous promenions, il faisait froid maintenant, un frisson glace me parcouru la colonne.

-"Il prenait mon tricorne et il défilait dans le salon en chantant "Viva España, Viva, Viva España, Viva". Il voulait être comme moi, un guardia civil. On ne lui en a pas laisse de temps.

Ma journée est foutue maintenant, je ne vais pas arrêter de penser a ça. Allez, viens on rentre, je suis fatigue".

 

(Cet ecrit est une adaptacion d'une histoire reelle, les lieux et les noms ont ete modifie)

 

 

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