Si demain ne vient jamais.

J'aurai aime un déjeuner romantique improvise au bord de l'eau. Un pic nique en tête a tête sous le soleil doux et chaud de septembre. Assis sur des rochers ou les pointes des cailloux vous labourent les fesses, inconfortable au possible a regarder la mer de faire et se défaire.

J'aurai aime que nous parlions réellement et sincèrement de ce qui ne va pas, que cette journée nous permette de faire le point avec honnêteté et le recul suffisant pour envisager l'avenir sereinement.

Nous serions retournes a la voiture le coeur léger et le cerveau repose avec l'envie d'avoir envie de continuer ensemble.

Mais cela n'a pas été le cas et vaille que vaille nous continuons a nous mentir, a faire semblant que tout va bien. Non, que cela aille mal mais des mises au point sont parfois nécessaires pour se retrouver, se recentrer. 

Je rêve seule des attentions manquées, des désirs non partages. J'aimerai pouvoir faire le premier pas, prendre les devants, entamer une discussion, me mettre en danger en abordant des sujets périlleux mais dans le passe je l'ai déjà trop fait alors je ne fais plus rien. J'attends que cela passe. J'endors a coup de  comprimes mon mal aise grandissant. Dans cet état de léthargie, je ne ressens presque plus rien et j'ai l'impression de gérer.

Le soir, lorsque la journée est achevée, que les enfants ventres remplis et devoirs faits sont couches, que les animaux veillent, la solitude, l'angoisse reprend le dessus. Alors je nettoie, repasse, cuisine, tant que les mains sont occupées, tant que la tête se concentre sur autre chose, mon ressenti se terre dans un coin de mon corps épuisé. 

Mais a un moment il faut bien se coucher, attendre ce sommeil réparateur qui ne vient jamais, laisser a ses muscles et articulations le temps de se régénérer. L'esprit se réveille alors, les questions m'assaillent, les doutes reviennent. Je me relève alors une dernière fois, trouvant dans mes capsules le doux repos auquel j'aspire. J'attends calmement que l'effet se produise et c'est avec un soulagement salvateur que mes yeux se ferment sur un jour pathétique.