Un reveil brutal
Il était 7 heures ce matin lorsque le Rital m'appelle sur mon portable. Quand il part en déplacement je garde l'appareil près de moi, au cas ou... mais il est rare qu'il me téléphone si tot.
A peine ai-je décroché que j'entends sa voix pleine de panique, d'inquietude, je n'arrive pas a le calmer, je ne comprends pas un mot de ce qu'il me raconte:
-"Elle tremble, elle tremble, l'immeuble bouge, je suis au dernier étage"
Les mots sont saccades, le ton effraye. Je lui demande de se calmer, de m'expliquer calmement ce qui arrive mais rien n'y fait.
Je l'entends appuyer sur le bouton de l'ascensceur, une porte qui claque, une autre qui s'ouvre. Il continue de me parler, je comprends qu'il a vraiment peur, qu'il m'aime, qu'il pense que c'est la fin. La porte s'ouvre, il court, un bruit de clefs jetées sur un comptoir en marbre, une course effrénée, le clic de la voiture, elle démarre, il appuie sur l'acceleratuer le téléphone toujours prêt de lui je continue a l'encourager, a le rassurer, je lui parle comme on parlerai a un enfant qui a eu un terrible cauchemar.
Il est 7heures, il est a Milan, la terre a tremble. C'était la première fois qu'il vivait ça.
Plus tard, j'ai su qu'il y avait eu 10 morts dans les environs et des nombreux dégâts matériels. On ne peut pas savoir ce que c'est avant de l'avoir senti, vécu. Tandis que moi, j'etais installée dans mon lit, mes chats entre mes bras, mon quotidien confortable et sécurisant, ma douce innocence de personne a l'abri.
Bien sur que je n'y peux rien mais ce n'est pas si loin l'Italie..lui y etait, moi pas.