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Chimeres et Tourbillons
24 juin 2013

Un quotidien a la psychose

sous la merCe n'est pas parce que je n'avais rien a dire mais parce que les mots qui sortaient étaient trop violents, trop sombres. Ils n'auraient pas reflétés ce qui se passaient vraiment, j'avais besoin de recul.

C'est en passant ce dernier week end en compagnie d'amis bien intentionnés a qui je n'avais jamais évoqué mon marasme professionnel que j'ai ouvert les yeux. Ce que je vis au quotidien n'est pas normal, ce que nous vivons tous la bas est effrayant et digne des pires scénarios.

Cela fait 2 mois maintenant que la nouvelle unité est ouverte, elle est dédiée a des personnes en discapacites mentales souffrant de lourds syndromes et prenant des traitements bons a vous mettre un cheval a terre..mais comme ils sont jeunes et fonctionnent au café/clopes pour en atténuer les effets secondaires, ils sont loins d'etre amorphes.

Il y a les portes blindes, des codes d'acces, des mesures de restriction mais nous sommes souvent seuls avec eux. Depuis l'ouverture, chaque semaine des collègues se font agresser physiquement, des tables volent, des portes sont défoncées et si (pour le moment) il n'y a pas eu de blesses, nous sommes toutes traumatisées par ce que l'on voit la haut, ce que l'on endure.  Par peur de perdre notre travail, nous avons encaissées, baissées la tête et avons fait de notre mieux pour calmer les situations mais dimanche soir, ça a dérapé...

soiree bleuLes filles ont du appelé le Samu, qui s'est déplacé mais a refuse de prendre en charge les résidents concernes, les médecins ont refuse de traiter tant que la situation n'etait pas sous contrôle, elles ont du appeler la Guardia Civil en dernier recours pour venir les protéger..non, cela ne peut plus durer.

Ce genre d'unité demande des moyens humains et financiers, une organisation semblable a celle des détentions. Lorsque j'en parle on pourrait se dire que tout cela n'est que du vent, que j'exagere mais malheureusement il n'en est rien. Les seuls conseils donnes par la direction sont un protocole de 200 pages(écrits par des gens assis bien tranquillement dans leur bureau, qui n'ont jamais mis un pied dans ce genre de centre) et "si vous voyez que cela dérape, enfermez vous dans le bureau (d'ou la porte défoncée), il y a de quoi rire...pour ne pas pleurer.

Alors ce matin, j'ai dit que je refusais de rentrer la bas, je ne suis pas une pièce de viande que l'on attise devant des fauves. Bien sur ils peuvent se comporter normalement (leur traitements fonctionnent...parfois) mais sur les 15 que l'on a, 2 ne sont pas stabilises et sont potentiellement dangereux pour nous mais aussi pour les autres résidents.

Comment a-t-on pu en arriver la? Je ne sais pas mais nous avons perdu le contrôle. La faute, car il faut un coupable revient a la direction qui loge paisiblement a 150km de la et qui ne veut pas employer plus de personnels qualifies. Comment peut on demande a des filles spécialisées en gériatrie de venir travailler en psychiatries sans formation, sans leur accord juste en jouant sur les licenciements.

Je vais au travail la boule au ventre chaque matin en me demandant ce qui va m'arriver aujourd'hui. Je suis kinésithérapeute mais pour eux je ne représente rien d'autre que 2 bras, 2 jambes dont ils peuvent disposer quand bon leur semble et ou ils veulent. J'aimerai bien les voir, ces bureaucrates enfermes la haut seuls avec eux et je leur dirai:

-"Ne vous en faites pas, si il y a un problème, courrez vous enfermez dans le bureau (avant qu'ils vous rattrapent et barricadez la porte avant qu'ils la défoncent)

Puis, calmement appelez le Samu et la Guardia Civil en expliquant calmement ce qui se passe (faites fi des bruits de chaises cognant les murs, des cris, des hurlements et rappelez vous les codes des téléphones car ils sont tous sécurisés)

Après vous sortirez posément de votre retranchement (ou sauterez par la fenêtre, c'est au choix) et irez leur ouvrir les portes, composerez les codes (attention aux projectiles et ne vous faites pas étrangler sur le chemin)."

Mais bien entendu, ils n'iront pas. En revanche dans la semaine, j'attends ma lettre de licenciement. 

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