Je ne parlerai pas de Lui.

Nous ne nous sommes jamais compris, jamais aime, jamais entendu.

C'est dommage j'aurais bien voulu qu'ils m'acceptent comme j'etais, j'avais tant a donner et si peu reçu.

Des ma naissance, ils ont voulu jouer a la poupée et a force de lire tous les bouquins parlant d'education et de vouloir appliquer les conseils des psy a la lettre, je pense que le cerveau de ma mère a disjoncter. Elle a voulu faire de moi l'enfant parfaite, l'image comme dans les magazines, une petite fille modèle, bien habillée, bien éduquée, très douée pour tout. Mais il y a eu fausse donne, un rouage a du sauter, tout a merder. A huit ans, j'ai percuter volontairement une voiture, j'en avais assez mais je n'arrivais pas a lui dire. Bien entendu, elle n'a rien compris, n'en a parlé a personne mais m'a envoyée chez une pédopsychiatre. A 9 ans, je lisais" le complexe du homard" et dans la foulée tout Simone de Beauvoir

Je crois avoir passé toute mon enfance chez une psy mais nous n'avions pas grand chose a nous dire, elle comme moi avions conscience que je n'étais pas le probleme, que ce n'aurait pas du être moi assise trois fois par semaine devant son bureau. Mais c'etait ainsi. Au lieu de s'arranger la suite n'a été que pire en pire, l'escalade infernale, pas de limite et personne pour m'arréter. L'emballage etait trop beau j'avais l'interieur pourri, j'avais appris a manipuler les adultes, les enfants. Des vols, aux fugues mais tout cela sans jamais modifier mon aspect de fille parfaite, qui aurait pu se douter de ce que je faisais. Meme en lisant mon journal intime en cachette ma mère ne voulait croire a ce qu'elle lisait ( ou pas, qui sait?) et rebelote chez la psy.

Les résultats, rien que des résultats dans tout, tennis, golf, équitation, école tant que je réussissais pour eux tout allait. Alors j'ai arrêté, ils se sont retrouvés démunis. J'avais 14ans et mis le feu a la cantine scolaire. Ma mère m'a mise a la porte c'est la seule chose qu'elle est fait de bien pour moi.

Je me suis réfugiée chez mon petit ami et sa mère a veillé sur moi avec une tendresse, une affection que jamais personne n'avait eu a mon égard. J'ai découvert l'amour maternel, incommensurable, plein d'affection et sans condition. J'ai stoppé les prises de risque et recommencé a travailler sous son regard attentif, bienveillant jamais inquisiteur. J'etais revenu dans le droit chemin, celui des gens comme il faut j'avais le permission de revenir au foyer. L'age aidant j'ai compris que ce serait par le travail que je m'affranchirais d'eux. 

Mais il n'y a jamais eu d'amour entre nous, une vague tolerance a mon egard mais rien de plus, un peu de dégout aussi, je n'appartenais pas a leur caste, j'avais ruiné leur espoirs. Des années ont passé et mes enfants sont venus agrandir Ma famille. 

Et c'est ce moment que mes souvenirs sont revenus, a la naissance de ma fille. Ça a été un cataclysme pour moi mais j'ai enfin compris pourquoi ils ne m'aimaient pas, pourquoi il avait été plus facile de m'envoyer me faire soigner que de me parler, comment ils m'ont endormi le cerveau pour surtout que je me souvienne pas. Elle, la psy elle devait savoir, mais elle ne m'a rien dit. Des jours et des jours a hurler de douleur, a crier ma rage. Il n'y a rien a pardonner, trop de mal a été fait,  je n'ai plus de colère, plus de haine mais ils ne verront plus jamais mes enfants.

Avant que je réalise, que je comprenne l'incomprehensible, l'innaceptable il m'a fallu du temps. Je sais que je suis toujours sur la sellette, qu'il faut en permanence que je me contrôle, que rien ne sera jamais facile pour moi et que parfois la crise n'est pas loin mais maintenant que l'on sait, c'est plus facile a gérer au quotidien et heureusement qu'a mes coés j'ai un Homme fabuleux qui ne m'a jamais jugé, m'a toujours entouré d'amour et de douceur et a sans doute pressenti bien avant que je ne le découvre moi même les zones d'ombre de mon passé.

Comments

[jugre]

Merci pour ton commentaire Mimilady, il n'est pas simple de reagir a ces ecrtis la. Il est des moments ou je ressens le besoin d'en parler (meme si..). J'imagine que ce n'est pas agreable a lire mais cela arrive si souvent.Tant de petites filles se reveilleront un jour femme et la verite leur reviendra en pleine face tel un boomrang, devastateur si elles ne sont pas bien entourees. Il n'y a pas de honte a avoir subi ca, pas de culpabilite mais croire que l'on devient une femme equilibree apres reste pour moi un doux reve qu'il faut travailler au quotidien mais..parfois ca craque! Bon week end a toi et a ta famille.

[Mimilady]

Le Lui du titre c'est ton père? J'ai eu la gorge nouée en lisant ton article. On ne se rend jamais assez compte de la chance qu'on a eu d'avoir une enfance heureuse et des parents aimants. Il faut être très fort ensuite pour ses sortir de tout ça!